Plan paysage SMADESEP

La mise en œuvre de la Loi Littoral constitue une réelle difficulté pour les collectivités de Serre-Ponçon. L’identification des « espaces remarquables », pour partie axée sur la caractérisation paysagère d’une retenue artificielle de montagne, ne s’appuie par exemple sur aucune vision partagée par le plus grand nombre.

Ce constat, qui fragilise l’élaboration des documents d’urbanisme communaux, a conduit le S.M.A.D.E.S.E.P. et ses partenaires à imaginer une étude globale sur les versants du grand lac alpin. L’initiative, aux objectifs assez circonscrits, a favorablement rencontré l’appel à projet lancé en décembre 2012 par le ministère de l’écologie pour la réalisation de « Plans de paysage ». La candidature de Serre-Ponçon, retenue parmi 25 dossiers sur la centaine déposés, correspondait en effet aux principaux critères d’éligibilité préalablement défini par l’Etat : un portage public assuré par une collectivité, un territoire précis au périmètre pertinent, de forts enjeux paysagers rencontrant une approche établie à l’échelle intercommunale.

Cette opportunité, se traduisant par une aide financière de 30 000 € sur 2 ans complétée par le soutien de la région PACA à hauteur de 20 000 € supplémentaires, a permis d’embrasser plus largement les enjeux du territoire, pour porter, au-delà du cadre réglementaire de la Loi Littoral, une réelle ambition paysagère.

Il s’agit ainsi d’appréhender l’évolution des paysages de manière prospective et d’accompagner ces transformations par un réel projet de territoire partagé. Trois volets composent nécessairement le plan de paysage : l’analyse du paysage et de ses dynamiques, la détermination des objectifs de qualité paysagère, ainsi que la définition des actions.

Il est donc un outil d’aide à la décision réunissant les acteurs locaux autour d’une appropriation collective des enjeux paysagers de Serre-Ponçon. Il est le support d’une véritable politique en matière de paysage, qui, au-delà des limites administratives, s’appuie sur une vision cohérente et globale du lac et de ses versants. Il répond enfin à des objectifs de qualité, de protection et de valorisation des paysages, qui intègrent autour du lac une dimension écologique induite par l’application de la Loi Littoral.

Pour y parvenir, il a été demandé à Caroline Giorgetti, paysagiste mandataire d’une équipe pluridisciplinaire (urbaniste, architecte, naturaliste), d’associer à ses travaux, élus, techniciens et représentants de la société civile. Du paysage perçu au paysage vécu, la démarche doit tisser du lien autour duquel progressivement construire une culture commune du paysage que la formalisation de plans-guides communaux doit permettre d’expérimenter concrètement.